Fermeture Voir tous les miroirs, Tours
La miroiterie Voir tous les miroirs, le plus ancien pas-de-porte de la rue du Commerce, dont l’atelier de fabrication est à Joué, ferme après soixante ans de présence.
En 1958, Abel et Ginette Bertrand, artisans miroitiers, qui auparavant avaient une entreprise de fabrication à Paris, ouvrent Venise en Touraine, rue du commerce, à Tours. « Il y a 60 ans, c’était l’époque du miroir de Venise gravé. La boutique était à Tours et l’atelier à Joué-les-Tours. Il y a eu jusqu’à trois personnes qui y ont travaillé. Avec une spécificité rare : celle d’argenteur, pour les antiquités. Il n’y en a que dix en France. Cela consiste à déposer une fine couche d’argent métallique sur le verre », explique Brigitte Hervouet, qui en 1985 a rejoint sa belle-mère dans la boutique, tandis que son compagnon, Éric Bertrand, était à l’atelier.
La nouvelle génération change alors le nom du commerce en Voir, tous les miroirs et étend la gamme du verre aux objets de décoration puis, un peu plus tard, en 2000, aux bijoux, dont ceux en verre de Murano (près de Venise), plus ceux d’une cinquantaine de créateurs.
Tout en poursuivant ses petits chantiers chez des particuliers, des halls d’immeubles aux salles de bain, en passant par les cuisines, « où le verre est actuellement très à la mode ».
“ Il n’y a plus que des miroiteries industrielles ”Car peu à peu « la mondialisation a complètement changé le marché. Avant, il y avait des produits haut de gamme, qu’on se transmettait de génération en génération. Aujourd’hui, c’est différent. Une page est tournée, il n’y a plus que des miroiteries industrielles ».
Ce qui a pour conséquence que l’unique miroiterie artisanale de la région n’a pas de repreneur. « Nous avons vendu à un petit commerce indépendant de niche. » « Nous sommes très connus dans la région. Notre clientèle fidèle s’est émue de la fermeture définitive lorsque nous avons débuté la liquidation, avant les fêtes
J’aime ma rue, il y a beaucoup de commerces indépendants, c’est une rue active. »