Le four d’Aniche va redémarrer
À la mi-septembre, le float d’Aniche redémarrera. Après une éternité. En avril 2012, le four s’éteignait. Après avoir été formés aux nouveaux process, les ouvriers vont produire à nouveau du verre. Mais avec un petit changement. Dédié jusqu’à présent au seul marché du bâtiment, le site va désormais produire majoritairement pour l’automobile.
Après seize ans de fonctionnement en avril 2012, le four verrier de Saint-Gobain Glass France s’éteignait. Mais c’était pour mieux résuciter. Par un accord d’entreprise signé en mars 2011 par l’ensemble des organisations syndicales, la direction s’engageait à investir 26,6 millions pour la modernisation du site d’Aniche. De bon augure pour l’usine, l’une des trente-cinq unités de production de verre float du groupe Saint-Gobain à travers le monde. Sauf que le redémarrage a été beaucoup, beaucoup plus long qu’initialement annoncé. De report en report, le four de 350 mètres de long, sera resté plus de quatre ans éteint !
« On attendait cette nouvelle avec impatience. Le personnel se raccrochait à ce redémarrage », reconnaît, soulagé, Christian Brice, qui, pendant toutes ces années, a tiré nombre de sonnettes, celle de la direction de Saint-Gobain France, des politiques… Quel a été le quotidien des salariés durant ces quatre ans ? La direction en a détaché quelques-uns sur d’autres sites. Des Anichois ont travaillé à l’usine Saint-Gobain Eurofloat de Salaise-sur-Sanne (Isère). Elle aussi vient d’être mise à l’arrêt pour être dotée d’un nouveau four. Retour au bercail des ouvriers anichois qui, eux, n’ont rien perdu de leur expérience (lire ci-dessous). « Un four, ça ne se remet pas en chauffe du jour au lendemain. Il faut un mois pour sortir du verre correct », signale Christian Brice. Le four reconstruit a une capacité portée à 670 tonnes/jour contre 600 tonnes/jour pour l’ancien et une consommation d’énergie réduite de l’ordre de 15 %. Et il ne produira pas que du verre pour le bâtiment. «Son utilisation sera mixte, automobile/construction, avec une affectation majoritairement automobile », précise la direction.
Remettre le pied à l’étrier. Pour C. Brice, c’est le souci numéro 1 pour ceux des salariés qui n’étaient plus en contact avec un four. « Il faut se réapproprier les process de fabrication, se familiariser à nouveau avec les règles de sécurité… », signifie le syndicaliste. Qui ajoute : « Tout le monde va se remonter les manches. Il n’est pas question de freiner le redémarrage. Ce redémarrage est une excellente nouvelle pour le bassin d’emploi ». Dans les mois à venir, le personnel va être soumis à un programme de formation. D’autant que la direction a fait savoir qu’elle prévoyait d’embaucher une vingtaine de personnes. « Avant l’arrêt, nous étions 206. Et je ne parle pas des précaires et des salariés des sociétés sous-traitantes, dit C. Brice. Actuellement, nous sommes 180