Vandalisme lors des manifestations
Lors des manifestations des gilets jaunes, les actes de vandalisme se sont multipliés dans plusieurs grandes villes. Des vitrines de commerçants ont été brisées, à une fréquence encore jamais vue selon les professionnels de la vitrerie. A tel point que tout ne pourra pas être réparé rapidement.
Dans les heures qui ont suivi les journées de manifestations les rues des grandes villes ont été dégagées des poubelles et des voitures incendiés lors des manifestations. Mais les nombreuses vitrines brisées témoignent encore de la violence qui a régné. Les professionnels de la vitrerie parle d'un niveau sans précédent: "C'est le chaos, on ne s'est jamais trouvé face à de tels dégâts. D'habitude quand il y a des manifestations, le cortège se déplace d'un point A à un point B, et ce sont surtout les commerçants en fin de circuit qui subissent les actes de vandalisme. Là les dégâts sont étalés dans de nombreuses rues", constate Alexandre Costa, vice-président de l'union des installateurs de verre plat (UDIVP) qui regroupe près de 250 entreprises. "Le week-end dernier, nous avions déjà eu quelques demandes, mais c'est vraiment depuis ce lundi matin que l'on sent une certaine panique. On a eu des appels de commerçants installés rue de la Boétie ou bien sur le boulevard Haussmann (NDLR : dans le 8è arrondissement de Paris)", abonde le gérant de BH Vitrier Paris.
Pour les commerçants, l'urgence est de sécuriser leurs boutiques. Les installateurs de vitrines sont donc sollicités en priorité pour poser des plaques de contreplaqué, une première étape avant de remettre de nouvelles vitrines.
Se tourner vers les assureurs
L'UDIVP craint que dans la précipitation, certains commerçants fassent appel à des sociétés qui s'improvisent vitrier. "Les professionnels sont mobilisés, mais la demande étant forte, ils vont d'abord privilégier leurs clients habituels. Certains commerçants peuvent alors faire appel à des sociétés du bâtiment ou des auto-entrepreneurs qui n'ont pas forcément les compétences ou qui pratiquent des tarifs trop élevés", met en garde le vice-président de l'UDIVP. Certains bruits courent aussi que les frais seront pris en charge par l'Etat, ce qui risque de pousser les commerçants à accepter n'importe quels tarifs alors qu'ils ne se feront jamais remboursés.
Son conseil : se tourner vers son assureur, qui fournira la démarche à suivre et leur donnera les adresses de professionnels qui appliquent des tarifs agrées qui seront pris en charge par leur assurance. Car le remplacement d'une vitrine représente un budget conséquent, surtout pour les verres haut-de-gamme. "Pour les magasins des Champs-Elysées ou de l'avenue Montaigne, ce sont des verres anti-reflet ou retardateurs d'effraction qui sont employés. Ce qui peut coûter entre 15.000 à 20.000 euros", indique Alexandre Costa.
Certains commerçants attendent de voir la suite du mouvement
Face à cette demande sans précédent, ce n'est pas l'approvisionnement en verre qui va poser souci, mais plutôt la disponibilité des vitriers pour effectuer les chantiers. Certains vont faire appel à des intérimaires pour remplacer au plus vite. Mais certains commerçants ont dû patienter et passer les fêtes de fin d'année avec des plaques de contreplaqué en guise de vitrine.
Et puis certains commerçants jouent la prudence. "J'ai des clients qui ne veulent pas tout de suite procéder à l'installation de la vitrine neuve. Ils attendent de voir ce qui est prévu pour le week-end prochain, histoire de ne pas devoir la remplacer deux fois de suite", témoigne le gérant de BH Vitrier Paris.